Une petite souris
Grand-mère,
Je t’ai si peu connu, j’étais si jeune lorsque tu nous a quitté. J’ai pourtant une photo de toi, souriante (je ne savais pas que tu savais sourire), jeune mariée ou jeune fiancée. Ton René t’envoyait des lettres enflammées du front. Je n’ai pas vu tes réponses mais sans doute étaient-elles plus pudiques, plus renfermées.
Qui étais-tu ?
Que de regrets de n’avoir pas su te comprendre. Je t’appelle « la petite souris » tant tu étais discrète, effacée. Mais comment faire lorsque l’on est une petite fille pour comprendre. J’allais avoir 12 ans ce jour de Pâques où tu nous a quitté. Je me rappelle tes dernières paroles « mes enfants travaillés toujours bien à l’école ». Pourquoi ne pas t’avoir écouté .
Grand-père, ton René, qui t’aimait à la folie mais qui t’a tant trompé, a pleuré pendant 3 ans, puis il est parti te rejoindre.
Grand vide dans ma vie que son départ à lui. Je l’adorais. Il était tout pour moi.
Je tente à travers ma généalogie de te retrouver, un peu, de faire connaissance avec ta maman Marie Anne et ton père trop tôt parti aussi en 1910.
Je t’embrasse ma Grand-mère chérie, j’ai 57 ans maintenant, je ne suis plus jeune ni encore tout à fait vieille. Ma vie a été chahutée, ballottée, pas heureuse. J’ai été trompée, bafouée, mal aimée ou pas aimée. Je connais le bonheur juste maintenant.
Ta petite fille