Le Zimbawé meurt

La maison est endormie, il est 6H. Je me lève doucement, je n'allume pas la radio et moi qui déteste le silence je me sens bien.
Je prépare mon petit déjeuner et m'installe tranquillement dans la salle à manger.
J'aime lire en déjeunant lorsque je suis seule. J'ouvre "Courrier International" que nous recevons chaque semaine dans notre boîte à lettres
Je tourne les pages, je regarde les titres et les pays concernés et tout à coup, page 43, mon oeil est attiré par une phrase disant que l'espérance de vie des femmes Zimbabwéennes est  passée de 65 à 34 ans en une dizaine d'années. Vous avez bien lu 34 ans d''espérance de vie . Ce pauvre peuple subi les ravages du SIDA, d'une crise alimentaire et d'un débâcle économique. L'OMS pense même qu'en réalité l'espérance de vie ne pourrait être que de 30 ans car leurs chiffres datent d'il y a deux ans.
Le régime du Président Mugabe a transformé ce pays , où les réserves alimentaires existaient, en une terre de de faim et de débâcle économique. Les fossoyeurs enterrent jusqu'à 25 personnes par jour. Des cadavres sont entreposés à l'hôpital depuis plus d'un an, parait-il, dans un immense frigo dont un seul moteur est en état de marche. L'odeur est pestilentielle ....
Des femmes sont abandonnées et meurent dans les hôpitaux. où l 'hygiène n'existe pas. Les familles n'ont pas d'argent pour  pour venir les voir. Les enfants sont confiés à la famille mais ils sont atteint du SIDA et donc laissé sans aucun soin.
Il n'y a pas de système de santé et le peuple meurt alors que le gouvernement avait promis de distribuer des antiviraux mais les pauvres, eux, n'y ont pas accès.
Les médecins et les infirmières ont quitté le pays. Les consultations hospitalières sont payées de manière illégale et les dispensaires sont vides.
Seule la police secrète est prospère,mais cela sert-il d'avoir de l'argent dans un pays qui meure ?
La peur et le désespoir règnent et malgré tout un groupe de femmes est là, qui réagit et qui résiste. La fondatrice de ce groupe est une femme d'affaires qui malgré les menaces qui pèsent sur elle continue de lutter.

En ce matin j'ai pleuré sur ces femmes qui meurent au XXI siècle . Je me sens complètement démunie et honteuse de me plaindre lorsqu'une difficulté survient.
Je suis désespérée de voir ces enfants qui naissent malades de cette horrible maladie alors que chez nous nous avons accès aux soins sans difficulté.
Je suis désespérée de voir ce Continent qu'est l'Afrique mourir , abandonnée aux mains des dictatures militaires, religieuses, ou tout simplement d'un homme et d'un parti. Nous oublions que l'Afrique est certainement le berceau de l'humanité.

Je n'ai pas la solution malheureusement mais je me devais de réagir et le monde entier devrait le faire. Je suis consciente que le Zimbabwé n'est pas le seul pays à mourir mais ce matin c'est de celui-là que je souhaitais parler.

Je me dis souvent que j'ai la chance d'être née en France et d'être blanche!

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