AVOIR 20 ANS ...... AU JAPON
Les marches paraissent
bien hautes lorsqu'on porte un kimono - ou plutôt un furisode, le
modèle à longues manches réservé aux jeunes filles.
Comme
elle, des dizaines de jeunes Japonais, garçons et filles, se pressent à
l'entrée de la grande salle du Palais des congrès de Nakano. Tous viennent
d'avoir 20 ans, et ce jour - le deuxième lundi de janvier - est celui de la
seijin shiki, une cérémonie qui, au Japon, consacre le passage à l'âge
adulte. Il s'agit d'une tradition très ancienne - elle est l'héritière du
genpuku, épreuve rituelle de sortie de l'enfance que passaient les garçons
de 15 ans à la période d'Edo, dès le XVIIe siècle - remise au goût du jour au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale. «Les cérémonies officielles n'ont pas
beaucoup d'importance. C'est surtout l'occasion de se retrouver entre amis»,
affirme un étudiant.
Yoshi
Hayashida, un quinquagénaire venu accompagner sa fille, souligne au contraire
l'importance de la tradition. «De mon temps, un tel look lors d'une fête si
importante aurait fait mauvais genre», grommelle-t-il en voyant passer un jeune
aux cheveux coiffés en banane et teints en orange.